« Voyager sans rencontrer l’autre, ce n’est pas voyager, c’est se déplacer » Alexandra David Neel
Rencontrer l’autre. Le ciment de notre projet au Pérou à vrai dire. Les rencontres ont guidé cette aventure du début à la fin. Même le projet fini, nous garderons au plus près de nos coeurs ces échanges, ces sourires, ces gestes, ces moments uniques et précieux que nous avons partagé avec plus de gens qu’on aurait pu espérer avant de partir. Nous sommes revenues du Pérou remplies d'allégresse, nourries de ces rencontres, et encore abasourdies par le bain d’amour dans lequel nous avons été plongées pendant ces quatre semaines.
Nulle d’entre nous n’aurait pu imaginer que toutes ces personnes dont nous croiserons la route plus ou moins longtemps, puissent êtres si touchantes et généreuses.
À commencer par la première personne à nous accueillir sur le sol péruvien : Damien, le parrain de Marilys, suivi de sa femme péruvienne et le reste de leur famille. On ne pouvait rêver mieux comme accueil, ils nous ont fait découvrir les spécialités, l'histoire du Pérou, les astuces, nous ont donné des conseils, nous ont accompagnés pour certaines démarches… Cette première rencontre donnait le ton pour le reste du voyage : nous avons été reçues avec amitié et bienveillance.
Les personnes prenant part au projet ont été celles avec qui nous avons passé le plus de moments et sont devenues essentielles pour nous. Ce qui est sûr, c’est que sans elles, notre projet aurait eu une toute autre saveur. On peut l’assurer : ces rencontres ont rendues notre séjour extraordinaire, nous nous sommes liées d’amitiés avec des gens en or, pas si ordinaires que ça.
Ne voulant pas les laisser dans l’ombre, nous allons vous les présenter, en essayant de n’oublier personne !
Tout d’abord il y a Rafael, il a été notre premier contact avec le Pérou, et avec l’association. Ayant été lui-même scout, nous étions déjà liés, et la construction du projet avec lui a renforcé nos liens, avant même que nous nous rencontrions. Nous communiquions avec lui à l’écrit, il était donc plus facile de se comprendre en espagnol. Il a toujours été disponible, malgré nos très nombreux messages. C’est donc naturellement que lorsque nous l’avons réellement rencontré à Arequipa que les liens se sont renforcés. C’était notre papa Rafa, notre personne de référence qui tenait à ce qu’on se sente bien, toujours une petite blague sous le coude et des mots gentils. Malgré son emploi du temps chargé, il faisait en sorte de venir nous voir tous les jours. Et nous, ses “hijas francesas” comme il nous appelle, sommes vraiment reconnaissantes de tout ce qu’il nous a apporté, c’est grâce à lui que le projet a pu être construit, et donc que nous avons pu connaître notre papa péruvien.
Avant de partir au Pérou, nous avons également pu discuter avec certains scouts du groupe Santa Clara, les rovers d’Arequipa (l’équivalent des compagnons). Une fois sur place, ils nous ont aidé pour le projet, notamment lors du week-end scout. Nous avons aussi pu davantage les connaître lors d’un repas commun et de quelques jeux. Certains d’entre eux comme Stéphanie, Catherine, Lucia, Alejandro, Alonso nous ont aidé pour les peintures lorsqu’ils le pouvaient en fonction de leurs disponibilités. Ils étaient très gentils, de bonne humeur et attentifs.
Les scouts d’Intiwawa Juvenil nous ont également aidé. Ce groupe scout s’est construit à l’initiative de Rafael quand il a su que nous, des scoutes françaises allions aider Intiwawa. Rafael a voulu monter un groupe scout qui serait directement lié à l’association. C’est donc ainsi que nous avons pu connaître Toro et Josthin, qui sont devenus de vrais amis.
Alexandro, que tout le monde connaît sous le nom de Toro, est effectivement imposant avec un piercing sur le nez, mais il ne faut pas se fier aux apparences, Toro est adorable, gentil, attentionné et doux. Toujours avec le sourire, toujours prêt à nous suivre dans nos folies, toujours prêt à faire la fête avec son petit déhanché, ou à nous faire découvrir le pays, Toro était un pilier pour nous une fois que nous l’avons rencontré. Notre ami Toro, on ne peut l’oublier, il était so precious pour nous.
Et il ne faut bien sûr pas oublier Josthin… Il aime tellement le français, qu’il préfère qu’on l’appelle Justin. Notre petit ange gardien péruvien a commencé l’aventure avec nous dès l’aéroport, jusqu’à la fin du projet, mais c’est pas fini, on continue à le voir par skype encore 6 mois après. Notre Justin, c’est une personne tellement formidable qu’on se demande s’il existe vraiment ! Venu du ciel pour égayer nos vies sans doute ! C’était le cinquième doigt de l’équipe, il nous accompagnait toujours, ravi de partager sa culture et d’en apprendre sur la nôtre. Sans lui, tout aurait été différent. Artiste dans l’âme, rêveur, attentionné, patient (il en faut avec nous !), même ses retards faisaient partie de son charme. On a eu tellement de chance de l’avoir rencontré…
Toutes ces personnes sont comme notre famille péruvienne. Il nous manquent énormément, autant vous dire qu’il a été déchirant de les quitter. Seulement trois semaines ensemble, trois semaines magiques, sans répit, épuisantes, mais exceptionnelles.
« Les petits moments d’aujourd’hui deviennent de précieux souvenirs de demain» Proverbe africain
Il ne faut pas oublier aussi tous les bénévoles d’Intiwawa qui nous ont accompagnés lors du projet, Luis, Carina, et tant d’autres qui même si nous nous voyions pas tant que ça, ont toujours été disponibles. Nous avons notamment rencontré Valentina, une française qui habitait dans le même logement que nous, avec qui nous avons bien sympathisé. Une fille qui croque la vie à pleine dent, tout sourire, pleine de bonne volonté, elle nous faisait bien rire avec ses histoires !
Les enfants de l’association ont aussi été de rencontres importantes. Il y en avait beaucoup, alors difficile de retenir tous les noms ou d’avoir de petits moments avec chacun. Même si notre espagnol était loin d’être parfait, les enfants étaient indulgents et tentaient de nous comprendre. Certains étaient avides d’en connaître plus sur nous, sur nos “drôles de chemises et foulards”, la boussole de Morgane était un mystère à résoudre pour la plupart. Ils étaient attachants à leur façon, et nous les avons redécouverts lors du week-end scout. Nous retiendrons leurs sourires, leur curiosité, leur joie de vivre et d’apprendre.
“Un sourire coûte moins cher que l'électricité, mais il donne autant de lumière” Abbé Pierre
L’article serait très long si nous continuions à décrire chaque personne que nous avons rencontré et qui nous a marquée tout au long de notre voyage au Pérou. En dehors du projet en lui-même nous avons croisé la route de personnes qui nous ont fait voir les choses d’un autre point de vue, comme le couchsurfeur à Cusco, Jimmy, qui nous a fait découvrir le chamanisme, les énergies, les chaccras, le raiki en nous amenant dans un temple de la lune et du soleil. Une rencontre pas banale, on peut le dire !
Nous avons aussi rencontré de nombreux scouts tout au long du voyage, des équipes compagnons, mais aussi des scouts venant de toute l’Amérique latine, puisqu’un jamborée avait lieu à Cusco, nous avons ainsi pu parler avec des scouts chiliens, vénézuéliens,… Que de discussions, que de sourires échangés, quel bonheur de pouvoir découvrir de telles personnes, si différentes mais si semblables en même temps. L’envie de discuter prend le pas sur la difficulté de parler et comprendre l’espagnol.
Une des leçons que nous pouvons retenir de ces rencontres, c’est que peu importe d’où nous venons, où nous allons, quelle langue nous parlons, ce qui importe, c’est l’envie de partager, de découvrir, d’échanger. La manière de le faire en découlera naturellement.
Donner et recevoir. Nous sommes venues au Pérou plus dans l’optique de donner, et nous avons reçu. Nous avons été renversées par cette vague de tolérance, d’amour et de bonheur.
“Une nouvelle rencontre, c’est une couleur de plus sur la palette de la vie” disait Grégoire Lacroix. On peut vous dire qu’en rentrant en France, notre palette était plus que colorée !