Du 7 au 25 juillet, nous sommes parties toutes les quatre dans le Jura, prêtes à vivre de belles aventures dans les paysages charmants de Franche-Comté.
Notre camp était divisé en deux parties :
- Nous sommes d'abord parties en trek (une randonnée de 4 jours) pour souder notre équipe dans l'effort. Cela nous permettait de découvrir la région et de rencontrer et comparer les alpages des bergers chez qui nous dormions. Cette partie s'inscrivait dans la piste d'action "sport et santé"
- Après la marche, nous avons aidé Claudine, la bergère du chalet "Chez Mimi", à s'occuper des vaches et de son alpage pendant une dizaine de jours. Nous étions ainsi plongées au coeur de son métier, ravies d'en apprendre plus sur cette vie très différente de ce que l'on pouvait connaître, tout en vivant "à la scoute", dans la nature. Pour compléter notre envie d'agir pour l'environnement, nous avons décidé de faire un camp zéro déchet. La piste d'action concernée est comme vous l'aurez deviné "Environnement".
Pour notre camp nous avons choisis de le réaliser en partenariat avec l’association les bergers du Jura. Notre souhait était de nous plonger au cœur du métier de « berger », dont le vrai nom est « gardien de génisses » (une génisse désignant une vache n'ayant pas encore eu de veau).
Pendant notre camp nous avons pu observer que la préoccupation majeure du berger était le bien être de son troupeau. Le matin on partait chercher le troupeau dans les pâturages pour rentrer les génisses dans l’étable (chacune ayant sa place) pour la journée afin de les protéger de la chaleur et des mouches. L'eau, récoltée lors des pluies, est ainsi économisée. Cette technique permet aussi de préserver au maximum les pâturages en évitant aux vaches de piétiner l'herbe qui repousserait moins vite.
L’après midi on nettoyait les parcs : on coupait les plantes invasives (principalement les chardons) qui privent les vaches de la bonne pâture.
Vers 17h, avec l’arrivée de la fraicheur, on sortait les génisses pour qu’elles passent la nuit au frais et qu'elles puissent enfin manger de l'herbe fraîche. Ainsi on pouvait nettoyer « l’écurie » (l’étable) : sortir le fumier à la fourche et à la brouette.
Cette rencontre nous a confirmé qu'être berger était un métier rude et difficile de part leur style de vie qui est très rudimentaire (pas d’électricité ni eau potable ni même réseau téléphonique). Ce sont des gens passionnés, proche de la nature qui aiment leur troupeau.
Dans le Jura, en été, les vaches sont omniprésentes, les alpages se succèdent et les rencontres en font de même. Mais qu’est-ce qu’un alpage ? C'est un pâturage de montagne où les bêtes (bovins, ovins ou caprins) sont amenés durant l’été pour profiter de l’herbe abondante et fraîche.
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« Chez Mimi » est un alpage de 28 hectares avec quatre parcs. Lorsque nous y sommes arrivées, les génisses (des vaches n’ayant pas encore eu de petits) étaient déjà à l’alpage depuis plus de deux mois. Claudine, la bergère, est une des dernières gardiennes de génisses du Jura à rentrer ses vaches durant la journée. Cette pratique évite un piétinement trop intense des pâtures, protège les bêtes de la chaleur et des mouches tout en les rendant plus dociles. Les génisses gardées par Claudine appartiennent à deux propriétaires différents. L’alpage « Chez Mimi » est un endroit calme où nous avons vécu avec beaucoup de plaisir. Nous avons compris que les vaches ont toutes leurs habitudes et leur caractère. Observer cela est enrichissant.
Le second alpage dans lequel nous avons séjourné est « La petite échelle ». Avec son restaurant et ses yourtes, cet alpage accueille toute l’année des touristes de tous les horizons. Le troupeau de 51 vaches est accompagné de trois ânes, des poules et deux cochons. La présence de ces animaux donne à « La petite échelle » une ambiance Nature très agréable. Durant notre séjour nous n’avons pas eu la chance de rencontrer Norbert, le berger de l’alpage, néanmoins nous lui sommes très reconnaissantes de nous avoir permis de séjourner à « La petite échelle ».
« Le près de l’Haut Dessous » en Suisse fait aussi partie des alpages que nous avons visité. Il s’agit d’un alpage isolé dans la montagne, loin des axes routiers où le calme prend le dessus. Les 136 génisses gardées par Maïté depuis neuf ans appartiennent à huit propriétaires différents. Des poules et des chèvres vivent aussi à l’alpage.
Enfin, nous avons rencontré Stéphane, vâcher à « La vieille Landoz ». L’alpage est situé en France à moins d’un kilomètre de la frontière franco-suisse. Stéphane s’occupe de plusieurs chalets, il garde ainsi 32 vaches à lait, des génisses et des veaux ainsi que deux taureaux. Nous avons eu l’opportunité d’assister à la traite des vaches, qui a lieu deux fois par jour, et pu voir pour la première fois un taureau de près.
Dans tous ces alpages où vie humaine et bovine s’accordent, nous avons rencontré des personnes extraordinaires et singulières, aimant réellement leur métier et plus largement, leur vie. Des endroits de vie peu communs, où électricité et eau potable sont rares mais où, plus important que tout, l’humain est en accord avec la nature. Expérience unique, découverte de chaque instant, notre séjour nous a beaucoup appris. Une chose est certaine : ces gens que nous appelons bergers Vivent, au sens fort du terme.
Pour ce camp, nous avons décidé de limiter nos déchets, et principalement les déchets en plastique, pour minimiser notre impact sur notre planête. Pendant un camp scout, les déchets principaux sont ceux de la nourritre (environ 90%) puis ceux de l'hygiène et de la santé (10% restants).
Ainsi, pour l'hygiène, nous avons utilisé des shampoings secs et savons faits maison, écologiques et biodégradables (fabriqués par la mère de Marie) ainsi que le savon de marseille pour la lessive. Non seulement nous n'avions aucun emballage à jeter maisen plus, cela nous évitait de jeter dans la nature des produits nocifs pour les plantes et pour les vaches qui mangent ces plantes contaminées par le produit.
Pour ce qui est de la nourrriture, c'était plus compliqué ! En effet, pratiquement tous les produits que nous trouvons habituellement en supermarchés sont emballés ! Nous avons décidé de n'acheter que ceux qui pouvaient se recycler, à savoir les boîtes de conserves, les emballages en carton, et les boites en plastique. Quant aux déchets biodégradables (épluchures, oeufs,...), nous les compostions ou les donnions aux poules. Nous les achetionsla plupart de nos fruits et légumes au marché, et sinon ceux en vrac au supermarché de Mouthe. Enfin, nous nous sommes munies de boîtes tupperware que les commerçants remplissaient de viandes et fromages que nous voulions leur acheter.
Résultat : en deux semaines et demi de camp, nos déchets non recyclables avaient un volume équivalent à celui d'un ballon de football ! Notre "poubelle noire" ne contenait que quelques bout de plastique de la pharmacie (pensements, compresses,...) et surtout le papier aluminium de notre repas trapeur, trop sale pour le mettre dans la poubelle recyclable ; ce fut notre seul écart. Pour remplacer les bonbons suremballés de plastique, nous avons même fait nos bonbons en caramel, et un coulis de fraises des bois...
Bien qu'au premier abord, la décision de minimiser les déchets alimentaires semble impossible et trop restrictive, ce projet nous a poussé à manger sainement, équilibré et avec des produits locaux. Cela ne nous a pas empêché de nous régaler, bien au contraire ! La phrase "Manger, c'est voter" prend tout son sens.
Si cette démarche éco-citoyenne vous interesse, n'hésitez pas à vous lancer, et pour vous aider, la "Famille Zéro Déchet" a créé un site et a écrit un livre avec plein d'astuces et de conseils motivants ; nous vous le recommandons vivement. Ce n'est pas parce-qu'on ne peut pas tout faire, qu'il ne faut rien faire ! De simples gestes peuvent être tellement bénéfiques pour notre planète que ce serait dommage de s'en priver.
Cet été pendant notre camp, nous nous sommes lancées un défi : Faire un trek de 4 jours dans le Jura ! Défi relevé !
Nous avons marché de ferme en ferme pour découvrir différents alpages. Cette grande marche nous a permis de faire pleins de belles rencontres et de voir de très beaux paysages dont on a pas l'habitude de voir chez nous à Bordeaux :-)
Jour 1: "Chez Mimi" -> "La petite échelle"
Ce premier jour était sportif, nous avons fait une première pause à la source de Doubs où nous nous sommes permises un petit bain de pieds.
"La petite échelle" est une ferme auberge qui se trouve au pied du mont d'or, à la frontière Suisse . Nous avons pu dormir dans une de leur yourte, au milieu des vaches ! C'était une très belle expérience. Nous avons eu également la surprise de retrouver le groupe de Romans-sur-Isère avec qui nous avons fait camp il y a maintenant 3/4 ans. Nous avons repris des forces pour le lendemain en dégustant le super fromage du pays : le comté.
Jour 2: "La petite échelle" -> "le pré de l'Haut Dessous"
Après avoir passé la frontière, nous avons pu découvrir la Suisse et ses lacs. Nous avons dû grimper pour arriver au "pré de l'Haut Dessous" où nous avons rencontré la garde-génisses Maïté, ainsi que son fils et sa fille. Ce furent de très belles rencontres. Maïté nous a fait la surprise de nous amener à la Croix de Châtel (1432m). De là-haut nous avons pu avoir un manifique point de vue sur la Suisse française, les Alpes et son fameux Mont Blanc au loin et un bout du lac Léman. C'était vraiment incroyable de voir ce paysage au coucher du soleil !
Jour 3 :"le pré de l'eau dessous" -> "La vieille Landoz"
Après être redescenudues de notre montagne, nous nous sommes arrêtées au
lac du Pont (petit village suisse) où nous avons rencontré des scouts suisses. Cet échange fut enrichissant, nous avons pu leur poser toutes nos interrogations (et on en avait pas mal ! ).
Après cette pause, nous avons regagné la France pour nous rendre chez Stéphane à la "Vieille Landoz". Nous étions ravies de découvrir ENFIN une ferme où on traitait les vaches. Sarah et Marie (ci-dessous) ont pu boire du lait tout frais.
Jour 4 : "La vieille Landoz" -> "Chez mimi"
Dernier jour, on rentre au bercail. Cette journée était la plus courte, mais nous avons voulu la rendre un peu plus compliquée... Sur notre chemin, nous avons croisé un dépotoir, avec plein de morceaux d'armoires jonchés le sol. Nous avons récupéré quelques planches que nous avons chargé comme nous pouvions. Avec ce convoi nous avons parcouru une dizaine de kilomètres jusqu'à "Chez mimi", destination finale. Notre première partie de camp est terminé !
Nous sommes maintenant prêtes pour s'occuper des vaches avec Claudine !